ÉGALITÉ 8 MARS. FORetraiteGagnante.

, par udfo16

Consultez :

#FORetraiteGagnante

Aux origines du 8 mars, les luttes féministes et ouvrières

L’agence des Nations unies pour l’égalité des sexes a décidé en 1977 de faire du 8 mars une journée internationale des femmes. En réalité, l’idée de cette célébration annuelle était née bien avant.

S i l’origine exacte de la journée internationale des femmes a donné lieu à des débats tant sur le plan historique que politique, il ne fait aucun doute que l’idée a pris corps dans les luttes ouvrières et féministes du début du 20e siècle en Europe et aux États-Unis.

Le 19 mars 1911, plus d’un million de femmes manifestaient dans plusieurs pays d’Europe et aux États-Unis. Ce fut la première journée au cours de laquelle était ainsi mise en avant, à une échelle internationale, la lutte des femmes pour leurs droits. Les manifestantes revendiquaient le droit de vote, pour lequel les suffragettes se mobilisaient déjà au Royaume-Uni depuis 1903, mais aussi de meilleures conditions de travail, la fin des discriminations et des violences à leur encontre sur les lieux de travail et bien sûr, déjà, l’égalité salariale. Un an plus tôt, en 1910, des femmes venues de dix-sept pays, réunies à Copenhague pour la conférence internationale des femmes socialistes, avaient adopté à l’unanimité une motion soulignant la nécessité "d’une journée internationale des femmes".

Pour le droit de vote, mais pas seulement

Plus tôt encore, le 28 février 1909, le Parti socialiste d’Amérique avait célébré une journée nationale de la femme (National Woman’s day). Plus tard, en 1913 et 1914, des femmes organisaient en Europe des rassemblements contre la guerre, fin février ou début mars. En Russie, le 23 février 1917 (correspondant au 8 mars dans le calendrier grégorien) des milliers de femmes réclamaient "du pain et la paix" dans les rues de Petrograd. Quatre jours plus tard, le gouvernement provisoire accordait le droit de vote aux femmes. Certaines voix ont relié le choix du 8 mars à la commémoration des grèves des ouvrières de l’habillement aux États-Unis le 8 mars 1957. Mais cette référence n’a jamais pu être corroborée par des documents de l’époque. Quoi qu’il en soit, il faudra attendre 1948 pour que le principe "à travail égal, salaire égal" soit inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme

Evelyne Salamero Journaliste à L’inFO militante - Rubrique internationale

*********************************************************************************************

Agir pour un espace public égalitaire.

Déclaration du groupe FO au CESE :

Publié lundi 2 mars 2020

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les Conseillers

La conception, l’organisation et l’utilisation de l’espace public reflètent et parfois renforcent les inégalités de genre déjà à l’œuvre. C’est un espace qui est créé par l’homme pour l’homme et ce n’est que depuis quelques années que son utilisation genrée, qui dure depuis toujours, est remise en cause. Plus globalement, ce phénomène est par ailleurs à lier au concept même d’espace public et à la place qu’il occupe en tant que lieu d’expression des rapports sociaux et de pouvoir.

La neutralité de l’espace public, et plus encore son inclusivité, prend donc une importance particulière car c’est aussi à travers le combat contre toute forme de ségrégation liée au genre qu’on assure l’effectivité de l’exercice de la citoyenneté.

Le groupe FO s’inscrit dans plusieurs des propositions formulées dans cette résolution et insiste sur l’importance d’agir à tous les niveaux pour que les femmes puissent exercer toutes leurs libertés dans l’espace public sans risquer d’être importunées, agressées, obligées d’éviter certains endroits ou encore contraintes de limiter leur mobilité à certaines heures.

Le combat pour l’égalité dans l’espace public doit par ailleurs intervenir en amont. L’école doit jouer un rôle en sensibilisant les jeunes générations à l’importance d ’adopter une culture citoyenne débarrassée des préjugés sexistes tout en veillant à ce que les orientations scolaires cessent d’être les moments clés où la différentiation des destinées masculines et féminines commencent à prendre forme. La mixité des formations doit par ailleurs aboutir à une transformation des emplois et des métiers qui ne doivent plus se structurer selon des logiques genrées. L’égalité salariale entre les hommes et les femmes est une urgence qui ne peut plus attendre. C’est aussi le cas pour les déroulements de carrières qui enferment, encore aujourd’hui, les femmes dans les postes les moins prestigieux et rémunérateurs.

Enfin cette lutte pour l’égalité entre les sexes doit aussi se concrétiser dans l’aménagement des espaces publics, l’organisation des systèmes de transport, des choix de conception et d’appellation des équipements, des rues des monuments, etc.

Cette résolution est un appel à transformer l’espace public pour qu’il devienne ce qu’il devrait être : un lieu d’égalité entre les sexes. La tâche est immense et il est temps de s’en emparer de manière sérieuse, volontaire et de mettre les moyens nécessaires pour la réussir car tant que ce n’est pas fait notre démocratie restera figée sur un seul pied.

Le groupe FO a voté en faveur de cette résolution.